Illustration  “La La Land”, balade musicale d’hiver à hiver.

Premier hiver. Un moment, où se dresse un très long fil en apesanteur séparant minutieusement les rêves et la réalité. La triste réalité, qu’à aucun moment nous ne voulons rejoindre devant La la Land. Toute l’histoire commence par un moment, où deux êtres — partageant pendant longtemps les mêmes étoiles dans les yeux — se rencontrent autour d’un morceau évoluant continuellement aux mêmes règles que le jazz.

Printemps, été, automne. Suivant chaque autres moments qui suivront pendant près de deux heures très intenses: rythmées, mélancoliques, mélodieuses et renversantes, on vie seconde après seconde au même rythme que les cœurs des deux protagonistes qui n’en forment qu’un. Cœur unique si sûr de lui mais aussi fragile que les nombreuses larmes qui se déversaient sur mon visage face aux immenses plans séquences qui surpassent toute question techniques.

La la Land, c’est combattre la réalité, croire aux rêves.

Deuxième hiver. Quand l’histoire arrête tout combat et toute image idéale du récit des personnages, tout s’écroule en avalanche, trébuchant sur le fil et s’effondrant sur le sol. Lorsque le moment vient au retour de la réalité, la tristesse gagne du terrain. Mais, dans cette réalité se trouve toujours un brin d’espoir.

Le film nous invite à croire, à ne jamais abandonner et ne jamais rien oublier. Tout tourne autour de la musique, des sentiments au plus profond de nous-mêmes et dans l’espoir envers celui ou celle que nous rêvons de trouver, quelque part, dans notre monde aux multiples visages.

Après avoir vu l’histoire, je n’ai qu’une seule envie: suivre la moral de l’histoire. Ne pas m’arrêter au récit, et croire à ce qu’il aurait pu se passer. Pour les personnages, pour elle. Pour lui. Pour tout leur univers tournant autour de leur rêve respectif. Pour m’assurer qu’ils seront à jamais heureux. Et pas l’inverse. Je les aiment tellement ces deux personnages, ils me manquent déjà énormément. Je n’ai pas envie qu’ils partagent une vie aussi triste que chacune des nôtres.

J’ai envie de croire à “cette nouvelle journée au soleil”.

Du plan séquence d’ouverture, aux mouvements de caméra dans l’observatoire, jusqu’à l’immense scène de flashback vers la fin du film. En passant par les jeux de lumières, de couleurs, aux jeux sonores, tout cela est si beau à voir et à écouter.

L’expérience cinématographique, ce qui commence à être facile à dire, me fut très forte, très intense.

Emma Stone et Ryan Gosling méritent toute la reconnaissance du monde, autant que le réalisateur Damien Chazelle, les chefs opérateurs, les directeurs de photographie et le compositeur Justin Hurwitz… Je pèse très peu mes mots.

La la Land s’inscrit déjà dans l’histoire, comme son grand frère Whiplash. Les Golden Globes, tous les articles dans la presse ces jours-ci avec la sortie en France du film… tout ça est amplement mérité. J’ai retrouvé tout ce que j’attendais de ce film, j’ai même découvert beaucoup plus. J’ai de nouveau vécu une expérience cinématographique unique. Une expérience cinématographique qui a valu mes nombreuses larmes tout au long du film. Une expérience poignante, qui me fait un bien fou. The Neon Demon, par rapport à là, c’était rien. N’appelez pas tout cela une critique, mais un mémoire pour moi-même. Un souvenir à chaud, après séance. Que je n’oublierai jamais.

Je ne sais pas quoi dire de plus, je trouve à peine mes mots pour d’écrire ce que j’ai vécu devant La la Land. J’espère qu’après visionnage, vous me comprendrez.

A propos

Max J.R. Berry

Artiste et technicien dans l’entertainment, le cinéma et le digital.

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