Dégénérescence est une suite de courts-métrages traitant chacun d’eux des sujets et des histoires distinctes et non complémentaires. Ces histoires comportent cependant toutes le point commun de faire état d’une dégénérescence bien précise et à différentes échelles.
Un premier chapitre réalisé avec peu de moyens mais avec une maîtrise d’écriture et des acteurs rendant l’histoire d’autant très poignante.
En décembre 2015, le réalisateur originaire de Mons (Belgique) sortait son court-métrage le plus ambitieux. Une seule phrase compose le synopsis de son film Dégénérescence: “ Vivre avec l’alzheimer”.
En résumé, un grand-père est confronté à cette maladie malheureusement très connue et tous les ravages qu’elle engendre. Sa fille et son petit-fils restent auprès de lui, cherchant à l’accompagner dans ce combat. Jusqu’à la toute fin.
J’ignore si cet ami belge a quelqu’un dans son entourage qui a subi la maladie, mais le traitement et la narration de l’histoire qui se fait en plusieurs actes — telle une pièce de théâtre — étaient très intéressants.
C’est un très beau court-métrage qui pouvait se suffire à lui-même. Le message était là. Le projet s’arrêtait à une dimension, en quelque sorte. Pourtant, voilà qu’un an après il me passionne véritablement.
J’ignorais qu’une suite était prévue. Non pas seulement un deuxième film, mais aussi un troisième qui est aujourd’hui en préparation.
Pour être totalement honnête, je m’étais arrêté à une première lecture du “premier chapitre”. J’étais un peu intrigué par le personnage à la barbe, dans la pièce toute sombre, se tenant debout face à la projection du vieux grand-père atteint par la maladie et se trouvant jeune dans la baignoire. Je pensais que tout était une image, de la maladie. Une sorte de médiateur entre la mort et celui qui demande à mourir. Ce personnage m’importait peu. J’étais surtout touché par celui du grand-père, qui paraissait être le personnage principal. Un an après… voilà qu‘une deuxième dimension se présente à la lecture.
Voici venir le “deuxième chapitre”, appelé “The Biggest Loyalty Show” ainsi que le propos que je voulais tenir dans cet article.
La suite explore une histoire complètement différente du premier court-métrage. Cette fois, c’est l’une des dégénérescences que risque de connaître notre société toute entière qui est traitée. Ce deuxième court-métrage al’honneur d’accueillir Clara Doxal que j’ai découvert grâce à la série Rock Macabre produite par Endemol Beyond et Frenchnerd, écrite et réalisée par François Descraques. Elle joue le rôle de Claire, une jeune femme qui est prête à tout pour s’en sortir dans sa vie. Au point de faire chaque jour quelque chose d’horrible pour payer son loyer.
La production de ce deuxième chapitre, toujours construit en plusieurs actes (une très bonne idée au passage et qui fonctionne encore une fois), est d’un niveau supérieur. Tout comme l’écriture du récit qui est bien complexe. Plus de moyens sont mis pour une histoire plus fictive (quoi que…) et plus sombre.
Il est difficile de parler de ce court-métrage sans en dévoiler les secrets de l’histoire.
Cette fameuse suite est totalement différente. Elle marquera peut-être plus vos esprits car plus accessible. La réalisation est plus colorée, Clara Doxal joue très bien et nous fait s’attacher très rapidement au personnage. L’intrigue plus fictive donc, parlera à plus de monde.
Dans ce court-métrage, le sujet traité — que je ne dévoilerais pas car la bande annonce cache pas mal de choses — est déjà vu ailleurs. Mais cette réalisation impacte, notamment par une très belle écriture des personnages et surtout… par l’apparition du barbu: seul personnage commun entre les deux chapitres.
Je ne m’attendais pas à le revoir. Du moins, pas de la manière dont il intervient de nouveau. Ma perception du “premier chapitre” a changée. Après la visionnage de ce deuxième, j’ai revu le premier. Certaines phrases reviennent. Il y a des trucs cachés, c’est obligé.
Pour être plus précis, quelque chose se dessine dans cette série de courts-métrages Dégénérescence. Pour être honnête, Viméo et Youtube hébergent de très nombreux cours-métrages. Que l’on peut regarder une ou deux fois, rarement plus. Mes propres cours-métrages font peut-être partis de ceux que l’on regarde et que l’on garde en tête mais qu’on ne retrouvera jamais.Avec cette suite, la grosse surprise a été de voir qu’en fait au delà des deux histoires distincts, il y a quelque chose, un début de message. Matérialisé par un personnage commun très mystérieux. Et, avec cette suite, j’ai l’impression de découvrir une toute autre dimension de ce que je percevais avec le premier.
On se retrouve donc dans un mystère secondaire — que l’on prend plaisir à suivre au travers de deux histoires distinctes qui nous scotch pas mal — et qui donne un véritable intérêt à la série.
Tom a su se renouveler. Il a su porter une seconde histoire totalement différente. Il a également su évoluer dans sa réalisation et dans sa manière d’écrire son récit. On s’attache une deuxième fois à ses personnages (ici à Claire, son compagnon en particulier) et la fin percute même si on se doutait de ce qu’il allait se passer dès la deuxième moitié du film.
J’ai grandement hâte de voir la suite, qui je l’espère sera d’un aussi bon niveau. Voir mieux, car des imperfections liées à la musique (monotone sur le “premier chapitre”, pas assez présente sur le deuxième) et peut-être d’autres choses que je n’ai pas remarqué restent à corriger.
A ce jour, j’ignore de quoi traitera le troisième film (que j’aime appeler “troisième chapitre”). J’ignore également quand commencera la production. Certaines réponses seront peut-être données. Peut-être que des personnages seront de retours. J’ai pleins d’envies pour la suite. J’espère être autant étonné que par le deuxième chapitre !
C’était un plaisir d’écrire cet article. Merci encore une fois à Tom de m’avoir permis de le faire avec liberté. J’espère vous avoir donné l’envie de jeter un coup d’œil à ce qu’il a fait !
N’hésitez-pas à suivre Tom Wuidar sur Facebook si vous êtes intéressé par la série et que cet article vous a donné envie de la découvrir. La plupart du temps, des soirées sont organisée avec projection des “deux chapitres” suivit d’une séance d’improvisation. Peut-être que l’une d’elles se tiendra prêt de chez vous !
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