Voilà 10 ans maintenant que je voyage à travers le temps et l’espace à bord du Tardis.
Quand je suis rentré au lycée, le Doctor m’était plutôt étranger. Jusqu’au jour où, en cours d’anglais, deux amis qui étaient à côté de moi lors d’un atelier, parlaient discrètement de la révélation du nouveau Doctor qui venait d’être faite. Je m’interrogeais: comment ça, un nouveau Doctor ? Ça semblait si intéressant et surtout important comme annonce ! De quelle série pouvaient-il bien parler ? Je ne pouvais plus attendre l’heure du repas à la cantine pour leur demander de m’en apprendre plus.
J’avais déjà vu quelques scènes de Doctor Who sans savoir de quoi il s’agissait, en zappant sur France 4. Elle semblait si kitch et décousue, et puis je ne comprenais pas grand chose. Je ne pouvais imaginer à quel point cette série anglaise était aussi complète.
Tout commença dans un cours d'anglais...
Pour en revenir au cours d’anglais… Lors de la pause déjeuné, ce fut la grande initiation à l’univers. Florian et Valentin m’ont plongés dans grandes lignes qui entourent l’histoire du Seigneur du Temps dont on ignore le nom. Avec passion, ils m’ont présentés les Daleks: créatures impitoyables. M’ont mis en garde contre les Cybermens vidés de leur âme, fait de chair robotique. Mais surtout, le Doctor n’était rien sans un peu de compagnie. J’ai vite compris que Doctor ne voyageais que très rarement seul. Alors, qu’il partageais son vaisseau, avec des humains dont il croisait leur chemin, pour vivre des tas d’aventure historiques, de science-fiction, d’horreur ou de thriller…
Ce fameux midi à la cantine signait alors le début d’une grande aventure pour moi.
En rentrant le soir même, j’ai immédiatement allumé la TV, pour me mettre sur France 4. Je commençais à regarder, puis à enchaîner les épisodes qui étaient alors diffusés.
J’étais désormais entré à bord du Tardis.
Ma découverte du lore
Cela faisait une saison que Clara Oswald (Jenna Coleman) partageait nombreuses aventures aux côtés du 11ème Doctor (Matt Smith). Quelques jours passèrent, je commençais à comprendre la mythologie de la série, dont cette histoire de Gallifrey (planète du Doctor) qui s’est retrouvée détruite : sans doute de part la faute du Doctor. Je comprenais aussi que le Doctor changeais souvent de visage (afin de permettre de maintenir la série tout en libérant les acteurs de leur rôle). Durant presque 50 ans, le Doctor s’était fait beaucoup d’amis, d’alliées et surtout d’ennemis. Dont ceux qui m’avaient été présentés.
Il y eu un épisode très spécial, un soir. Un épisode où l’on vit John Hurt (Ollivander dans Harry Potter) à la toute fin. Avec une grosse annonce en gros: il était le « War Doctor ». À ce moment là, j’étais dans une euphorie totale, j’ai immédiatement compris en quoi il était aussi passionnant de voir un nouveau visage pour ce personnage, même si temporaire et pour le temps d’un épisode. Mais je n’étais pas au bout de mes surprises.
Je savais que ce soir-là était très spécial pour une autre raison que cette annonce.
Ayant Wikipedia ouvert sur mon téléphone, (parcourant les 50 ans d’histoires de la série) et des pages Facebook parlant de Doctor Who en France, je m’étais préparé.
Je m’étais préparé à découvrir en direct (toujours sur France 4), en même temps que le reste du monde, « Le jour du Doctor », l’épisode anniversaire des 50 ans.
J’ai été pris de frissons lors de l’apparition du logo des Classics. J’ignore la raison du pourquoi. Sans doute car j’étais bien trop impliqué dans ce nouvel univers et que c’était chouette de voir un peu ces origines. J’ai adoré, bien évidemment et… en toute subjectivité. C’était le premier épisode où je voyais d’anciens Doctor ! J’ai célébré avec passion, cette série. J’ignorais quasiment tout d’elle, mais j’ai ressenti toute son histoire et a quel point c’était une insistitution.
Je me souviens de ce 23 novembre 2013. C’était il y a 10 ans, au moment d’écrire cet article. J’ai certes découvert Doctor Who très tardivement, longtemps après la majorité des amis que j’ai rencontré depuis. Je n’ai pas connu l’ère du 10th Doctor (David Tennant) en direct, je fais parti de la génération « Matt Smith » pour ainsi dire. Mais peu importe, je suis si heureux d’avoir commencé quelque part, bien qu’en plein milieu de la série, lors de cette célébration. C’est ce qui compte.
Doctor Who dans ma vie
Depuis ce 23 novembre 2013, j’essaie d’être devant la BBC pour regarder les nouveaux épisodes en direct, même si c’est pour regarder un peu Strictly Come Dancing (Dance avec les stars) juste avant !
J’ai tant hâte que d’autres vivent les mêmes instants que moi en découvrant les 3 épisodes spéciaux des 60 ans, ces prochains jours.
Doctor Who est d’une toute autre forme de magie que Harry Potter. C’est une œuvre conséquente dans la culture Britannique. Elle est un peu l’héritage et l’histoire de la BBC. Ayant vécu des hauts et des bas, elle est toujours là, à accompagner autant des familles que des personnes qui vivent seules, depuis des générations. Beaucoup de grands auteurs et scénaristes se sont suivis dans la série. Soient ils sont devenus grands bien après, soit ils le sont devenus bien avant et ont joués avec fierté. Rares sont ceux à ne pas s’y être amusés.
Doctor Who évoque beaucoup de thèmes, sur beaucoup d’aspects de notre société. Suivant les scénaristes, avec plus ou moins d’engagement. La série joue avec ce qui est familier. Le Doctor incarne le temps qui passe, et aussi le fait de devoir vivre dans un monde qui change en continue. Il s’attache aux humains, et continue encore encore d’en rencontrer alors que les adieux lui font toujours du mal. Ce qui lui fait souvent du mal aussi, c’est de devoir changer de visage et d’incarnation. Quand le Doctor change de visage, son caractère change avec, sans (presque) oublier ces incarnations du passé. Avec le temps, de nombreux sujets jusqu’alors tabout ou issus des minorités ont fait surface dans notre monde. Dans la série aussi, parfois même avec avance dans le temps lorsqu’elle sort de son côté conservatrice. Lorsque Joddie Whitaker à été annoncée comme étant la 13ème incarnation, succédant à l’incroyable Peter Capaldi (12th), c’était un grand pas de géant dans l’esprit des plus conservateurs. Mais pas tant que ça dans l’esprit de celles et ceux qui s’impliquaient dans les moindres détails de l’écriture.
Ce qui ne change pas avec la série, c’est l’humour bien anglais et des histoires qui font voyager sur toutes les terres anglo-saxons. La force de la série, est de nous attacher à la majorité des personnages. Les acteurs sont tous impliqués et sont sublimés lorsque les arcs sont bien écrits, bien développés et quand la corde n’est pas tirée.
Après avoir vu les derniers épisodes de Matt Smith, je suis remonté dans les premières saisons. J’ai eu un attachement pour le 9ème Doctor (Christopher Eccleston) qui n’a eu droit qu’à une seule saison. L’épisode avec la poubelle est une véritable leçon de cinéma et d’effets spéciaux (dans tous les sens du terme). C’est avec lui que la série a repris vie, après la longue pause. Et aussi, grâce au ShowRunner Russel T Davies. Ce sont sur leurs épaules que reposaient l’héritage des anciennes incarnations: William Hartnell, Patrick Troughton, Jon Pertwee, Tom Baker, Peter Davison, Colin Baker, Sylvester McCoy, Paul McGann…
Mon coup de cœur a été l’ère de Matt Smith. Cette histoire de la fille qui attendait m’a bouleversé. D’une idée originale du deuxième Showrunner de la série moderne, à savoir Steven Moffat (Sherlock)… j’ai eu un gros coup de cœur pour le personnage autour de cet arc: Amy Pond (Karen Gillan). Un peu lassante voir agaçante pour beaucoup, je suis un peu d’accord. Mais son trio avec Rory (Arthur Darvill) et le Doctor fonctionnait si bien et participait tellement à son développement. Sans compter l’ajout de River Song (Alex Kingston), c’était très beau à suivre. J’ai retrouvé de cette énergie et plaisir avec la fam’ (surtout Graham/Bradley Walsh et Yaz/Mandip Gill) de Whitaker.
J’ai beaucoup aimé le Doctor de Peter Capaldi en lui-même, voir même beaucoup. Moins les épisodes. Le travail du troisième Showrunner, Chris Chibnall (Broadchurch), a fait beaucoup de bien au renouvellement de la série, surtout avec les saisons 12 et 13/Flux.
Doctor Who fête sa 60ème année plus forte que jamais. Je suis si heureux d’avoir la même fibre qu’il y a 10 ans. Les festivités sont très nombreuses, numériquement. Avec la création d’un univers partagé bien plus solide que le Wizardin’g World et d’un nouveau départ pour la série sur Disney + avec l’arrivée de Ncutti Gatwa (15ème Doctor ?). Je suis bien évidemment heureux de vivre de nouvelles aventures de David Tennant, espérant être surpris de comment cela va s’articuler (les bandes annonces sont très prometteuses).
Ma galaxie Whovienne
Doctor Who, c’est plus qu’une série. Ce sont certes des Comics, des séries audios, un musée tenu par un fan et que j’ai visité à Londres, des Pop, noeuds de Papillon, Fez ou tournevis sonics. C’est aussi de très belles rencontres et de beaux moments partagés.
Sur des musiques épiques de Murray Gold et Segun Akinola, j’aimerais faire un coucou à tous mes amis Whoviens:
- Claudia (qui a fait l’effort de découvrir et avec qui j’espère regarder Doctor Who en direct - ou en différé ensembles pour longtemps);
- Valentin & Florian qui m’ont initiés à la série;
- Ben (a t’il enfin vu les saisons de Capaldi ?);
- Morgan (avec qui j’ai tenté un site DoctorWho.fr avant que le nom de domaine aille entre de bonnes mains);
- Marie;
- Bastien (je dois aussi beaucoup);
- Clément;
- Tiffany & Mathieu;
- Roxane;
- Arnaud avec son anecdote sur la cathédrale de Reims;
- Azazel;
- Tom;
- Anthony (avec qui j'ai vu pas mal d'épisodes avec Capaldi);
- Bleunnie;
- Christophe (qui aurait adoré les dernières saisons de Jodie);
J’espère n’oublier personne.
J’ai fait de très belles rencontres au travers de la communauté francophone. Dont certains que j’ai vu qu’une fois ou deux, mais qui m’ont marqués: Kevdes, Athi.
Doctor Who, c’est aussi celles et ceux qui en parlent mieux que personnes. Ils ont fait rayonner la communauté en France, avec bienveillance, générosité et de manière éthique : Peperpot Teams, Tardis Story, Gallifrance, Tardis Central, PeloteBasque, Bad Wolf Archives, Dracojo, Les Contes de l’Archiviste, Beans On Toast… je dois en oublier encore.
Merci Doctor Who pour tous ces bons moments. Merci à la BBC de maintenir cette série, ainsi qu’à Bad Wolf désormais. Joyeux anniversaire. Et enfin, merci pour tout, Verity Lambert (première productrice de la série)…