Un an sans le moindre tournage, en dehors d'une captation sportive avec les amis de Berry's Pictures. Une première expérience en tant que producteur chaotique, c'est le métier qui rentre. Six mois à traverser l'incertitude, avec le covid qui nous touche tous dans le monde. Les jours sont longs mais passent tout autant si vite, laissant un goût amer de temps perdu. Mais de ce temps, il y a des choses à tirer.
Le cinéma est-il fait pour moi ?
Berry's Pictures a bien grandi et bien changé depuis 2016. C'était d'abord un projet d'étude, puis un trio, et aujourd'hui un grand collectif d'artistes. C'est aussi une mission qui n'a pas changée: raconter des histoires par le prisme du 7ème art. 2019 fut riche de part la création de l'association mais aussi avec la websérie "Les Tokés'up". Je suis devenu président et producteur, mis de côté tous mes projets persos pour me concentrer sur les histoires des autres. On a tournés des clips, avec plus ou moins de réussite. On a essayé d'explorer quelques horizons, dont parler d'un sujet sociétal. Je suis très fier de toutes ces personnes qui ont travaillées autour du collectif, et qui sont même aujourd'hui de véritables amis. Et aussi, je suis très fier de toutes les vidéos que l'on a pu publier.
2019 m'a permi de prendre du recul sur ma vision amatrice du cinéma et m'a conforté dans un questionnement que je me faisais depuis "Dans La Mémoire", plus une vidéo expérimentale qu'un court-métrage. Le monde du cinéma professionnel est-il fait pour moi ? Serais-je un jour réalisateur ? Tournerais-je un jour un film ? Faire un court-métrage, par définition, fait de moi un réalisateur. Mettre tout en œuvre pour qu'un court-métrage voit le jour, par définition, fait de moi un producteur. Depuis que je côtois de véritables producteurs, de véritables réalisateurs, des cadreurs qui travaillent sur des séries pour Netflix ou des publicités qui sont diffusées à la télévision, non juste s'arrêter à "avoir fait un court-métrage" ne fait de moi un réalisateur ou un producteur. J'ai pris la casquette de réal, ou de producteur, mais est-ce que je suis pour autant fait pour ça ? Est-ce que je m'y plais à le faire ? Est-ce que je subis ces casquettes là parce qu'il le faut pour que ce que je souhaite créer puisse exister ?
Aujourd'hui, je suis à mi chemin du monde amateur où mon ambition fait que j'ai besoin de plus de maîtrise, et à mi chemin d'un monde pro où je ne me sent pas à la hauteur. D'abord au vu des derniers projets, mais aussi en me comparant à des amis qui en sont à mon stade. Sans doute est-ce un manque des plateaux de tournages pros, c'est sûr. Mais finalement, y a-t-il de réelles expériences pros qui sont à prendre comme des exemples au pied de la lettre ? A observer, qui que nous soyons, à partir du moment où nous devons réaliser un film, que nous soyons amateurs ou non, avec du budget ou nous, nous sommes tous confrontés aux mêmes problématiques techniques. Nous travaillons tous d'une manière ou d'une autre sur l'aspect créatif, technique, émotionnelle et humaine. L'avantage que j'ai, c'est que je suis parti de rien. Quasiment autodidacte et sans argent acquis immédiatement. Mais peu à peu, mon entourage se professionnalise. Et j'ai l'impression de ne pas réussir à suivre.
Je suis parti de rien, et je dirais même que tous ensembles avec les premiers membres du collectif, nous sommes parti de rien. Nous avons vu tous les aspects, différents métiers qui nous correspondent plus ou moins suivant les cas. Aujourd'hui en fait, ce qui me fait peur, c'est de devoir accepter que certains métiers ne sont pas faits pour moi. Et peut-être que j'ai peur que sachant ça, je dois alors m'éloigner du monde du cinéma qui me passionne tant. Alors, qu'est-ce qu'il me resterait ? Vers quoi dois-je me diriger ?
J'aime passer des heures à éplucher des articles en ligne ou en papier qui parlent de caméras, d'objectifs, de toute autre technologie aussi. J'adore explorer les nouvelles technologies du numérique, et j'adore surtout tester des choses. J'ai essayé de transformer un Raspberry Pi en caméra, alors qu'au vu du résultat, c'était franchement pas ça du tout ! J'aime me réveiller à 3h du matin pour enchaîner 18 heures de tournage non stop à tenir une caméra ou diriger une équipe sur le plateau. Paradoxalement, j'aime gueuler qu'on soit en retard alors que je déteste que l'on soit en retard. J'aime cette adrénaline que l'on ne retrouve que sur un tel plateau, où l'on doit prendre des décisions totalement folles parfois. Et j'aime passer du temps à visualiser les scènes, et voir les acteurs donner vie aux personnages. J'aime aussi faire en sorte que tout le monde puisse s'entendre sur le tournage et prendre plaisir, surtout qu'habituellement, toutes les personnes avec qui je tourne sont bénévoles. Et aussi, j'aime monter. J'aime faire de la magie avec les rushs.
J'aime moins devoir réfléchir chiffres, trouver des investisseurs et des diffuseurs. J'aime moins rechercher des lieux, au contraire de mon plaisir de réaliser des castings d'acteurs et de recruter des techniciens tout autant passionnés que moi. Parfois je crois, j'aimerais en fait avoir moins de responsabilités. Ou du moins, savoir dire non parfois, surtout lorsque les choses ne sont pas donnant donnant.
Depuis le confinement, j'ai peu à peu délaissé l'association et certains projets pour me replonger dans certains univers que j'avais délaissé. Je me suis remis à écrire - avec plus ou moins de réussite - et ai eu l'envie de relancer (pour la 4ème fois) mon univers de Planitka. D'autres projets sont devenus un peu plus sérieux en parallèle, mais comme dirait River dans Doctor Who, Spoilers !
En parallèle, nous avons mis à jour le site vitrine de Berry's Pictures et avons commencés à accueillir de nouvelles personnes qui seront présentées bientôt sur le blog du collectif. Peu à peu, ces personnes me seconderont dans la production, en tant que délégués et exécutifs. Du monde arrive aussi à réal, à la lumière et au cadrage, mais ce n'est pas l'endroit pour en parler.
Arrêter le cinéma pour autant ? Certainement pas. Je ne vais pas non plus quitter Berry's Pictures, loin de là (fin de l'attaque cardiaque du bureau). Il y a tant à faire, et puis c'est une grande partie de ma vie. Ces changements sont même un soulagement pour moi, et je vais pouvoir me concentrer sur la partie créative.
Un tout nouveau chapitre commence pour Berry's Pictures. Nous avons 4 fictions en finalisation d'écritures, tout un planning de tournage qui va jusqu'à 2024. Tout s'annonce tellement passionnant ! Et au fait, j'ai quelque chose à dire d'ailleurs par rapport à ça.
Mon nouveau court-métrage (format 30 minutes) devient concret
Lorsque j'ai commencé à écrire "Reapers Of Souls", c'était en 2016 et j'en ai parlé très tôt en évoquant le thème et mes inspirations. Mais entre 2017 et 2019, j'ai dû mettre l'écriture de côté pour me consacrer au collectif et à mon travail professionnel. Puis récemment, de nombreuses rencontres (et le confinement) m'ont permi de me replonger dans l'écriture et le script est aujourd'hui quasiment proche de sa version finale pour un tournage 2022/2023 si tout va bien. Toute la production va être inédite pour moi, d'autant que d'autres courts-métrages tout aussi ambitieux sont dors et déjà prévu au planning.
Pour la première fois, je vais travailler avec deux amis musiciens que j'ai rencontré lors de la production d'un clip, à savoir Léo Bénard et Jay Square qui vont m'aider à travailler toute la direction artistique de la partie musique, qui va avoir une place centrale dans le court-métrage. Deux groupes fictifs vont-être à créer, et rien ne s'annonce facile ! L'ont parle également d'autres projets parallèles, mais c'est beaucoup trop dangereux d'en parler maintenant.
Je suis très heureux de voir ce projet avancer et je suis très touché d'avoir le soutient de Tom Wuidar que j'apprécie énormément de par ses œuvres et sa vision du cinéma, qui est d'autant plus de très grands conseils.
Une annonce officielle est prévue ces prochains jours sur Berry's Pictures. Un easter egg évoquant ce projet est caché quelque part sur mon site.
Un petit projet pour Twitch
Il y a quelques temps, j'évoquais sur Twitter le projet d'une émission parlant de la musique dans le cinéma. J'avais écrit un pilote (que je pensais publier un jour) et un premier épisode. Mais je n'ai jamais été véritablement satisfait. Alors, j'ai tout simplement abandonné cette émission.
Depuis quelques temps, je me suis tourné vers la plateforme Twitch qui permet à tout joueur ou tout créatif de partager sa passion ou son métier en direct à toute une communauté très active. Je me suis moi-même rendu très actif et je suis très heureux de retrouver NotaBene, Hardisk, NowTech, DavyMourier, InThePanda et tant d'autres, dans un contexte de direct où l'on sort du côté ultra calibré de Youtube qui n'est plus à comprendre de nos jours.
En réfléchissant sur ce dont j'aimais le plus dans le cinéma, je me disais que ce que j'aimais le plus, c'était partager ma vision de cet art, ce que je ressens dans telle ou telle œuvre. Et je me disais aussi que j'aimais partager mes idées, mes projets de plateformes qui aident à produire, ou encore de parler d'outils qui changent absolument ma vie.
Twitch me passionne de plus en plus et je commence à penser que l'émission que j'avais écrit pouvait pourquoi pas y trouver sa place. C'est alors que ces prochains jours (quand je serais prêt), sans aucune prise de tête ni prétention, sans forcément m'engager à jours fixe, j'inaugurerais à mon tour ma chaîne. Peut-être qu'elle ne vivra le temps que d'une émission, ou que ça deviendra quelque chose de gros. On ne le sait pas.
A suivre
J'ignore où ces projets vont m'amener, mais plus que jamais, je sais où aller en étant fier de moi et de toutes les personnes qui m'entourent.
Merci aussi à toutes les personnes qui me soutiennent.