Retour sur ma rencontre de Karen Gillan le 27 octobre 2019 aux Halles de la Villette lors de la Comic Con 2019
Au plein milieu de la nuit, assise sur sa petite valise, une pomme dans les mains, Amelia attendait avec espoir et innocense. Sa main libre contre son visage, les yeux vers le ciel, elle attendait, jusqu'au levé du soleil qui là ramèna à la triste réalité.
Puis elle abandonna, perdit espoir. Elle grandit, sans oublier ce qu'il s'était passé d'incroyable et d'unique ce soir-là.
Elle ne perdra pas espoir, jusqu'au jour où sa vie va bousculer à jamais. Où son rêve, celui de retrouver le voyageur au noeux de papillon et à la cabine de police bleue, se réalisa. Sa vie changea, à jamais. Elle viva mille aventures sur Terre et dans l'espace, en compagnie de celui qui se fait appeler le Doctor. Elle trouva l'amour impossible avec celui qui l'attendait 1894 ans, eu des hauts et des bas, forgea sa vie autour des aventures dans le Tardis et des relations avec l'univers.
Amelia Pond. Ou, Amy Pond. Un personnage mystérieux, fortement impacté par le regard des autres, vivant dans le questionnement. Mais un personnage paradoxalement rebelle et forte, qui m'a accompagné durant les moments les plus difficiles pour moi. Au travers de la série de la BBC, Doctor Who, qui aura eu un impact significatif dans mes premières années d'adolescence, à peine le deuil de fait avec Harry Potter.
Amy Pond représente pour moi une figure que je ne saurais définire. Ce personnage évoque les mêmes choses que je retrouve dans Harry Potter ou encore dans The Social Network. Ça représente un combat intérieur, qui peut-être surpassé par le refus d'abandonner. Les personnages se retrouvent seuls aussi, incompris, et le fait de les voir se battre dans leurs aventures, quelque soit leur mission pour aller de l'avant, encourage à continuer le bout de chemin. Par Amy Pond, je vois une leçon de vie, comme je peux voir des missions de vie dans chaque œuvre littéraire ou cinématographique.
Amy Pond est l'amie impossible. C'est une amie pour moi, comme le sont aussi chacun des personnages que j'ai pu écrire. C'est aussi un journal intime, extrêmement fictif et éloigné de la réalité. A la limite de devenir fou, à la limite d'être traité de fou. Mais c'est ce irréalisme qui aide lorsque ça ne va pas. Et qui procure de très belles choses lorsque ça va aussi !
Amy Pond, c'est un personnage. C'est donc d'abord une écriture, celle principalement de Steven Moffat (Showrunner de la série, également derrière Sherlock de la BBC). C'est donc aussi une interprétation par une actrice, et même d'une écossaise, Karen Gillan.
Peu importe comment soit l'un comme l'autre, dans la vie éloignée des caméras. Je ne saurais jamais comment les remerciers tel que je devrais le faire. Mais ils me sont aujourd'hui d'une très grande ressource.
J'ai découvert Doctor Who que très tardivement, seulement le jour de son 50ème anniversaire. J'ai donc vécu les 5 années d'évolution du personnage et du casting en accéléré. J'ai épluché toute une série de magazines, d'articles de presses, de théories, de discussions sur des forums en l'espace de quelques semaines. Comme si j'avais remonté le temps. C'est alors que j'ai découvert le premier court-métrage de Karen Gillan en tant que réalisatrice.
"Conventionnal" raconte le quotidien d'une actrice étiquettée comme ayant jouée tel personnage dans tel film d'horreur. N'ayant aucune proposition de rôle, elle n'a donc aucun autre moyen que de se présenter aux conventions. Dans ce court-métrage, tout le pire et le malsain des conventions est alors présenté.
J'ai trouvé ce court-métrage poignant et très évocateur. À se plonger dans le parcours de l'actrice, n'y a t'il pas en cette histoire une source de dénonciation extrême envers le système des conventions ?
Ce court-métrage m'a fait réfléchir. Ce court-métrage m'a énormément touché. Alors que Amy Pond me permettait de me changer les esprits, je découvrais une toute autre dimension a travers de son interprète même. J'ai alors regardé toutes ces autres écritures et ces autres rôles. Et dans chaque interprétation, quelque chose revenait encore... comme si Karen laissait des parts d'elle dans chacun des personnages qu'elle sélectionne de manière à montrer ce qu'elle a au fond du coeur, caché par l'énergie qu'elle dégage autour d'elle.
Si je devais prendre du recul ?
Aujourd'hui, Amy Pond est un exemple d'écriture pour moi. Aujourd'hui, Karen Gillan est un pour moi une source d'inspiration dans la manière d'interpréter et créer les choses. Comme Zack Snyder m'inspire dans la réalisation, ou Hans Zimmer dans l'approche de la musique de film.
Pour tout ce que Karen Gillan m'a apporté, je tenais un jour à la rencontrer. Je vais avouer que je n'écris pas cet article pour qu'il soit lu. J'ai cependant besoin d'écrire pour moi. Il me permet de prendre du recul sur ma relation avec le personnage et l'actrice. Et enfin, marquer au fer ce qu'il s'est passé aujourd'hui, dans ma vie.
Grâce aux équipes de la Comic Con Paris et à l'agent (e ?) de Karen, il nous a été donné l'occasion de la rencontrer en France les 26 et 27 octobre 2019. Je ne réalise pas, mais j'ai pu saisir cette opportunité.
Même si les différentes rencontres de la journée n'ont pas été des plus naturelles (photos à 60 euros pour n'avoir la possibilité de parler avec l'actrice que le temps d'un flash, devoir payer un autographe pour lui parler 5 minutes sans à peine se regarder dans les yeux), je suis heureux de m'endormir en me disant que parmi une quantité de fans, j'ai pu lui dire merci et que si elle voulait faire du cinéma pour apporter un plus dans la vie de quelqu'un, c'est tout simplement réussi.
Karen est une femme comme une autre, sauf que son travail est d'être une actrice (et aussi désormais, une réalisatrice). Être célèbre et avoir des fans, sont quelque part des inconvénients de ce métier. À partir du moment où un acteur ou un créateur parvient à toucher des gens, il lui revient la responsabilité de se rendre disponible aux autres. C'est ce qu'elle a fait avec la communauté francophone, avec sincérité et passion.
J'espère que ma lettre parlant de mon ressenti de ces rôles et de ces œuvres, que mes remerciements lui toucheront. Sans doute qu'elle ne prendra pas la peine de se souvenir de tout ça. Peut-être qu'elle ne se souvient peut-être plus de moi. Comme elle ne se souvient plus d'aucune personne rencontrée aujourd'hui.
Mais je me dis que peut-être un jour où les choses iront mal, où lorsqu'elle se sentira seul - je ne lui souhaite pas - et bien elle puisse se replonger dans cette lettre perdue dans un océan de mots qui lui sont laissés chaque jour. Pour rebondir.
Il est plus facile de dire ce que l'on a sur le coeur à quelqu'un qui ne nous connait pas où qu'on ne reverra pas. Nous pouvons alors dire tout ce que l'on a sur le coeur, sans craindre du retour que l'on pourrait avoir. Nous pouvons nous exprimer de manière réfléchi.
Le jour où ça sera trop tard, au moins je ne regretterais pas. Car cela est enfin fait. Sans remords, sans regrets.
Peut-être faudrait-il que je fasse de même pour chacun de mes proches, qui sont là eux. Réels.
En ce jour, j'étais aussi heureux de rencontrer François Descraques, en me baladant dans les couloirs des Halles. Merci à lui de m'avoir accordé 5 petites minutes pour discuter !
Un immense merci aussi aux fans de Doctor Who qui ont été formidables, un grand merci à tous les participants de la Comic Con que j'ai pu croiser. L'humanité peut-être rempli d'amour !
Merci à Christophe de m'avoir accompagné lors de ce moment. Amoureux de l'Écosse et de Doctor Who, aussi profondément que moi, voir même plus (pour l'Écosse), c'était un moment important pour nous.
Et enfin, merci à Claudia qui depuis deux ans prend une place bien réelle en moi et qui m'a aussi accompagnée dans ce moment important pour moi.
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